Ce double programme est le prétexte pour l'atelier Chenut de réfléchir à l'aménagement d'un îlot urbain.
L'idée initiale est de disposer les deux bâtiments de façon à créer un place centrale accessible par deux côtés, permettant l'accès aux différents locaux et d'offrir aux habitants un nouvel espace public convivial, zone de rencontre et de passage. Cette proposition n'est finalement pas retenue mais le généreux parvis commun aux deux équipements, situé devant l'entrée principale de la salle des jeunes, côté Levée de Loire, orienté sud-ouest, est la marque de cette ambition originelle.
Alors que le chantier de l'hôpital de Decize débuté en 1975 est en cours, l'atelier Chenut est sollicité par la municipalité pour réaliser une salle des fêtes. Le terrain d'accueil, propriété de la ville, est situé entre le chemin de halage longeant la Loire, le boulevard du Docteur-Galvaing et la rue du Port, à proximité du centre ville. Un lieu qui aurait, selon Daniel Chenut, particulièrement convenu pour le nouvel hôpital.
Un premier projet est réalisé en septembre 1975 néanmoins la demande de la ville s'étoffe peu après d'un second programme concernant cette fois la construction d'un centre médico-social (CMS). Des permis de construire pour les deux équipements sont donc déposés en début d'année 1976. Alors que le projet de CMS est rapidement validé, celui relatif à la salle des jeunes doit être revu notamment au niveau de sa superficie. Jugé en effet beaucoup trop onéreux, il est rejeté par le nouveau conseil municipal en juin 1977 mais est finalement accepté, un peu dans la précipitation, le mois suivant.
Ce double programme est le prétexte pour l'atelier de réfléchir à l'aménagement d'un îlot urbain.
L'idée initiale est de disposer les deux bâtiments de façon à créer un place centrale accessible par deux côtés, permettant l'accès aux différents locaux et d'offrir aux habitants un nouvel espace public convivial, zone de rencontre et de passage. Cette proposition n'est finalement pas retenue mais le généreux parvis commun aux deux équipements, situé devant l'entrée principale de la salle des jeunes, côté Levée de Loire, orienté sud-ouest, est la marque de cette ambition originelle.
La morphologie des deux entités résultant de leur programme fonctionnel permet assez facilement de les distinguer. L'apparente brutalité du volume parallélépipédique du complexe socio-culturel est adoucie ici par des propositions originales de percements destinés à rendre l'intérieur le plus lumineux possible. Les remplissages de contreventement en façade entre les poteaux réguliers des portiques béton s'ouvrent de baies triangulaires rappelant la villa UDEC de Lomé, tandis que les frontons Est et ouest avec leur profil en dent de scie ménagent une multitude de châssis vitrés en triangles isocèles. Fidèle à son souci de valoriser le matériau béton, l'architecte met en valeur la structure de son bâtiment.
En extrémité nord façade Est, un escalier issu du vocabulaire habituel de Daniel Chenut (volées droites et palier en demi cercle, habillé de béton brut) permet de desservir la régie et les loges situés au dessus de la scène. En partie centrale du côté Est, un volume chaufferie accolé au parallélépipède interrompt cette longue façade en même temps qu'il semble la soutenir à l'image d'un contrefort. La salle des jeunes (actuelle salle des fêtes Théodore-Gérard, du nom de l'ancien maire à l'initiative du projet) est un parallélépipède de 55 m de long par 18,30 m de large représentant 1495 m2, scindé en deux parties. Un premier espace accueille le "bloc salle" composé en rez-de-chaussée d'un hall d'accès avec bar et vestiaire, d'une cuisine, d'un sas d'accès à la salle de spectacle, de sanitaires hommes et femmes, et, à l'étage, d'une salle de banquet de 200 places avec office. Un second avec chaufferie accolé, abrite la salle polyvalente de 650 places avec une scène encadrée sur deux niveaux de loges, sanitaires, régie et escalier, à une extrémité, et à l'autre, un espace de rangement.
Le centre médico-social (devenu centre socio-culturel), subtilement raccordé au programme voisin (imbrication partielle en rez-de-chaussée) et réalisé sur deux niveaux (R+1 étant un peu moins grand que le R0) induit fortement le grand parvis et son rôle d'espace d'accueil extérieur côté ouest. Le programme complexe, à savoir, en rez de chaussée, un hall d'accueil-conciergerie, une halte-garderie de 20 places (vestiaires, sanitaires, salle de jeux, office), une permanence médico-sociale (avec bureaux, sanitaires et accueil), un foyer du 3e âge (salle à manger, salon, sanitaires), une cuisine commune et un logement de gardien (séjour, deux chambres, cuisine et salle de bain), puis, à l'étage, l'administration (trois bureaux et accueil), un dispensaire polyvalent (deux bureaux, accueil et sanitaires), un foyer de jeunes et deux salles polyvalentes de 30 et 70 m2, trouve ici une réponse adaptée.
L'entrée principale du centre médico-social se fait, pour marquer son identité, côté Est, boulevard du Docteur-Galvaing et ses multiples fonctions se lisent facilement depuis l'extérieur par le jeu des volumes.
Le centre médico-social présente des fenêtres rectangulaires de dimensions différentes qui, associées aux portes avec imposte pleine ou vitrée, et aux panneaux de façades menuisées, sont propices à des compositions variées et ludiques.
A l'opposé du centre hospitalier devant s'implanter dans un quartier récent à aménager, éloigné du centre urbain, l'ensemble CMS-salle de jeunes s'inscrit lui dans la ville, en lien direct avec la Loire. Il compose alors avec son environnement naturel, un peu sauvage, en utilisant la même échelle que les bâtiments voisins et en ne cherchant pas à rivaliser avec le fleuve royal.
L'esthétique recherchée ici s'éloigne par ailleurs de celle de l'hôpital pour se rapprocher du brutalisme et rappeler, toute proportion gardée, un édifice nivernais, emblème de ce mouvement : l'église Sainte-Bernadette du Banlay à Nevers conçue en 1966 par Claude Parent et Paul Virilio.
On retrouve en effet des codes propres à ce sous-courant du modernisme qui s'inspire des travaux de Le Corbusier : l'emploi du béton brut, de panneaux préfabriqués, l'utilisation répétée de formes géométriques anguleuses, la non-dissimulation de la structure, l'économie de budget…
L'absence de couleur contribue à intégrer le complexe socio-culturel dans le site. Aucune volonté de s'affirmer, de se démarquer de l'espace environnant n'est poursuivie ici, contrairement à la démarche entreprise pour le centre hospitalier.
La municipalité de Decize a récemment missionné l'agence d'architecture ARKEDIF pour rénover la salle des fêtes et le centre socioculturel. Le programme prévoyait l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et les réaménagements intérieur et extérieur (acoustique, mise aux normes, parking, création de rangement) des équipements, ainsi que l’installation d’un chauffage collectif géothermique.
Coordonnées GPS de ce point d'intérêt (en foncé sur la carte) : 46.830929, 3.458016