Au XIXe siècle, les évêques de Nevers créèrent la paroisse de Béthléem, dont le nom est emprunté à l'ancien évêché de Clamecy. L'église de bois édifiée pour l'occasion fut remplacée par une nouvelle construction consacrée en 1927.
Au XIXe siècle, les évêques de Nevers créèrent la paroisse de Béthléem, dont le nom est emprunté à l'ancien évêché de Clamecy. L'église de bois édifiée pour l'occasion fut remplacée par une nouvelle construction consacrée en 1927. Celle-ci est l'une des toutes premières églises en béton armé en France. L'utilisation franche et revendiquée de ce matériau dans de tels édifices cultuels apparaît notamment dans deux antécédentes célèbres : l'église Saint-Jean de Montmartre d'Anatole de Baudot (1904) et l'église Notre-Dame de Raincy des frères Perret (1923). Eloignée du système constructif de la première, l'église de Clamecy a également peu à voir avec la seconde en raison de sa silhouette massive d'inspiration byzantine.
Ce bâtiment est remarquable à plus d'un titre. Oeuvre d'un architecte à la production essentiellement provinciale dont on connaît plusieurs réalisations dans le département de la Nièvre, il surprend par les dimensions de son volume intérieur de plan carré couvert d'une coupole supportée par quatre puissants arcs doubleaux. La pesanteur de la structure est néanmoins atténuée par la lumière filtrée par les cabochons de verre et les vitraux colorés enchâssés dans les claustras. Visiblement séduit par les potentialités du béton, l'architecte a conçu un édifice monolithique dont l'effet est encore renforcé par la présence d'un mobilier et de séparations ajourées dans le même matériau.
Faute de moyens sans doute, le décor est minimal : l'abside est simplement peinte en bleu, et l'une des sacristies est ornée de fresques. Malgré l'oxydation et la moisissure affectant le béton, l'intérieur du volume reste magnifié par l'éclairage zénithal de la voûte au moyen d'un motif à plusieurs croix en pavés de verre représentant les armes du royaume de Jérusalem. A l'extérieur, le clocher octogonal est lui aussi coiffé d'une coupole : de faux arcs-boutants viennent étayer le deuxième étage du clocher, troublant quelque peu la sobriété des formes arrondies. Propriété de la commune, l'église est aujourd'hui sans affectation et fait l'objet de lourds travaux de restauration.
Extrait du Guide d'architecture en Bourgogne 1893-2007- Éditions Picard - 2008
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Coordonnées GPS de ce point d'intérêt (en foncé sur la carte) : 47.459503, 3.523799