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58 CAUE de la Nièvre
CAUE de la Nièvre
CAUE de la Nièvre
Fonds familial Daniel Chenut
Fonds familial Daniel Chenut

Hôpital

L’histoire de la construction de l’hôpital général de Decize a été longue et tumultueuse. Tout débute dans le milieu des années 1960 lorsque le Ministère de la Santé élabore une carte sanitaire faisant apparaître que le bassin de Decize fort de 50 000 habitants doit disposer d’un hôpital de «5e plan» pour à la fois répondre aux besoins de la population locale et désengorger les centres hospitaliers de Moulins et Nevers en prenant en charge une partie des accidentés de la RN7.
L’hôpital-hospice alors en activité, situé en centre-ville, est obsolète et enclavé et il est donc décidé qu’un nouvel hôpital doit être construit. Cette décision prend néanmoins beaucoup de temps à se concrétiser alors même que des études préliminaires sont réalisées par l’atelier Chenut en 1968. Le financement remis en cause plusieurs fois est finalement validé après une dizaine d’années d’attente et le montant des travaux réévalué en 1974 à 38 millions de francs est assuré par l’Etat et différents emprunts (Sécurité Sociale, Caisse des Dépôts et Consignations, banque).

  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture moderne et contemporaine
    Équipement public (école, mairie, sport, justice...)
  • Adresse
  • 74 Route De Moulins
    58300 - DECIZE
  • Concepteur(s)
  • CHENUT Daniel, architecte
  • Période
  • 20e siècle (1977)

L’histoire de la construction de l’hôpital général de Decize a été longue et tumultueuse. Tout débute dans le milieu des années 1960 lorsque le Ministère de la Santé élabore une carte sanitaire faisant apparaître que le bassin de Decize fort de 50 000 habitants doit disposer d’un hôpital de «5e plan» pour à la fois répondre aux besoins de la population locale et désengorger les centres hospitaliers de Moulins et Nevers en prenant en charge une partie des accidentés de la RN7.
L’hôpital-hospice alors en activité, situé en centre-ville, est obsolète et enclavé et il est donc décidé qu’un nouvel hôpital doit être construit. Cette décision prend néanmoins beaucoup de temps à se concrétiser alors même que des études préliminaires sont réalisées par l’atelier Chenut en 1968. Le financement remis en cause plusieurs fois est finalement validé après une dizaine d’années d’attente et le montant des travaux réévalué en 1974 à 38 millions de francs est assuré par l’Etat et différents emprunts (Sécurité Sociale, Caisse des Dépôts et Consignations, banque).


Ces longues années de patience durant lesquelles l’architecte a réfléchi, affiné, sinon porté et défendu le projet, commande considérable pour l’agence, n’ont malheureusement pas permis d’éviter totalement les déceptions de construction, les mésaventures relationnelles et l’accueil réservé porté à l’édifice par certains habitants.


L’implantation de l’hôpital, dans un quartier nouveau et excentré de la ville, l’isole et rend difficile son intégration dans le paysage environnant. Le terrain d’accueil appartenant à la municipalité est imposé. Daniel Chenut réalise alors plusieurs études urbaines ambitieuses pour créer un quartier complet (ajout d’une école, de commerces), densifier et unifier la ville, études qui finalement n’auront plus pour seul but que de faciliter l’insertion de ce nouvel équipement dans un quartier pavillonnaire composé essentiellement de logements HLM. Des propositions d’aménagement liant les zones d’habitat au centre hospitalier par le biais d’un grand parc ou de cheminements sont élaborées mais non retenues faute de moyen et de volonté de la part du bailleur social. Pour pallier ce manque de connexion, les abords de l’hôpital sont alors particulièrement soignés : une place agréable se dégage au niveau de l’entrée, des chemins piétons longent l’équipement, la clôture disposée en retrait donne une impression d’ouverture, différents parkings et espaces verts cernent le bâtiment.
La programmation élaborée conjointement par le Ministère de la Santé et la Région Bourgogne comprend 244 lits répartis comme suit : 90 en médecine, 15 en pédiatrie, 80 en chirurgie, 27 en obstétrique, 28 en convalescence et 4 en réanimation, accompagnés de services techniques : pharmacie, laboratoires, radiologie, blocs opératoires et annexes, ainsi que de services généraux (buanderie, cuisine) et administratifs.

La vision initiale des commanditaires concernant l’organisation de l’équipement est fonctionnaliste. Ils imaginent un découpage élémentaire en trois parties : «l’hôtel» dans les étages abritant les chambres, «les services» (soins, blocs opératoires) en rez-de-chaussée et enfin «l’usine» (cuisine, buanderie, administration).
Pour proposer une conception architecturale plus riche, Daniel Chenut s’adjoint les services d’un programmiste hospitalier et entame une longue réflexion sur l’évolution possible de l’hôpital (extension, modernisation des services). Il réfléchit également aux différentes approches possibles en termes de distribution (organisation des unités, circulations) et de système constructif (préfabrication, construction traditionnelle) par rapport au budget alloué. Sur les conseils de son bureau d’étude technique, l’atelier opte finalement pour un mode constructif classique en béton, peu onéreux et risqué compte tenu du contexte BTP local et de la complexité de l’ouvrage.
A l’issue des nombreuses études, il s’oriente vers une composition en unités fonctionnelles sous forme de quatre blocs reliés à un espace central de liaison. Ce dernier, élément structurant de la composition générale, unifiant, est placé au centre de l’édifice et sert de liaison entre tous les volumes. On y trouve les ascenseurs, les bureaux des médecins, du secrétariat médical et de la surveillance d’étage, une salle d’attente pour les familles et un office alimentaire commun aux différentes unités de soins. Deux bâtiments carrés, de part et d’autre de cet élément d’articulation se développent sur quatre étages.
Au Nord, la construction, devant être longée pour accéder aux urgences, abrite en rez-de-terre la buanderie et le service de désinfection, en rez-de-chaussée, les services administratifs, et enfin dans les étages des unités de soins : chambres à un ou deux lits, salle de séjour, repos et poste d’infirmières, toilettes, locaux ménage, salles de bain, salles de soins. Le second bloc suit la même organisation mais comprend en rez-de-chaussée le service radiologie et en rez-de-terre la cuisine. Un troisième élément, linéaire, disposé perpendiculairement à l’entrée principale, possède un couloir central desservant au premier étage les laboratoires et pharmacie puis, dans les niveaux supérieurs, les unités de soins intensifs de médecine, chirurgie, pédiatrie et le bloc obstétrical, et pour finir, au dernier étage, les services du personnel : salles de réunion, cafétéria-restaurant, club médical et salle du conseil d’administration. Au Nord-Est enfin, à l’arrière de l’hôpital se trouve un quatrième volume qui s’élève lui sur deux niveaux seulement. De forme parallèlépipèdique, il regroupe les services de désinfection, les ateliers-garages et la morgue en rez-de-terre, le bloc opératoire en rez-de-chaussée et au premier le local climatisation.
Sans doute la forme voulue par l’architecte pour cette partie d’articulation centrale, organique avec sa façade courbe et le conoïde d’entrée justifie-t-elle le qualificatif de baroque qu’il évoque lui- même dans une présentation orale en octobre 1977.
Les formes des différents volumes construits font référence au passé médiéval de la vieille ville de Decize tout en incluant l’expérience et les pratiques «post-modernistes» de l’atelier, à l’image du travail du studio BBPR avec la Torre Velasca construite à Milan en 1957, symbole d’une architecture contemporaine qui puise ses sources dans le Mouvement Moderne tout en prenant en compte le territoire : son histoire, son paysage, ses habitants...

Coordonnées GPS de ce point d'intérêt (en foncé sur la carte) : 46.822483, 3.452116

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