Le musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon est une œuvre d'exception qui fait intervenir trois époques et autant d'architectures remarquables.
Le musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon est une œuvre d'exception qui fait intervenir trois époques et autant d'architectures remarquables.
A l'origine le musée était une halle aux grains. Construite par l'architecte Pierre Marnotte en 1843 sous les influences « Empire » du 19e siècle, la halle de plan carré fait appel à la symétrie et à une forme d'utilitarisme hérité d'une vision pittoresque de l'antiquité romaine et grecque.
En 1970, Besançon, ayant fait l'objet du don de l'importante collection d'art du critique George Besson, décide de transformer sa halle aux grains en musée des beaux-arts et d'archéologie. Louis Miquel, collaborateur de Le Corbusier, brise l'ordre établi en investissant la cour carré d'une architecture verticale dissymétrique en opposition à l'horizontalité symétrique de l'organisation classique d'origine. Avec ses formes massives et sculpturales, l'intervention rappelle le mouvement brutaliste qui touche à sa fin dans les années 70. Loin de la brutalité qu'implique le nom du mouvement, c'est une architecture qui met en valeur les formes et la rugosité du béton pour un résultat qui cherche une forme de sobriété à travers l'usage de la texture plutôt que du motif décoratif. Organisé en spirale, le bloc permet de relier les différents étages du musée par le centre de l'édifice afin de mieux distribuer la muséographie. En l'empruntant, le visiteur garde constamment un lien visuel avec l'édifice d'origine mais aussi avec les collections de tous les âges du musée.
En 2018, après des décennies de fonctionnement et autant de scénographies, c'est-à-dire de manière de présenter les œuvres, l'architecte Adelfo Scaranello intervient dans le bâtiment pour clarifier le dialogue entre les deux architectures précédentes. Plus que d'unifier les deux architectures précédentes, Scaranello actualise le musée en une troisième proposition novatrice. Son outil est la lumière qu'il guide depuis le toit vers les œuvres. Il est ainsi littéralement possible d'observer les œuvres sous un nouveau jour en profitant des variations lumineuses sur elles qui parfois se rapprochent des conditions dans lesquelles elles ont été créées. La scénographie se fait aussi plus discrète et met à l'honneur l'architecture tout en désamorçant sa capacité à s'imposer sur les œuvres.
Coordonnées GPS de ce point d'intérêt (en foncé sur la carte) : 47.240196, 6.023167