Un Palais de justice attendu
Le tribunal de Cosne s’installe au rez-de-chaussée de l’ancienne chapelle du couvent des Augustins (aujourd’hui résidence les Balcons de Loire), juste après la Révolution.
En 1806, ce bâtiment se transforme en théâtre lorsqu’une salle de spectacle est aménagée à l’étage.
La cohabitation de ces deux fonctions antinomiques, ajoutée au risque d’inondation régulier (forte crue de la Loire en 1856 qui dégrada les salles et archives du greffe), incitent alors le Conseil général à construire un nouveau palais de justice.
Le Département fait donc, en 1860, l’acquisition des immeubles de la succession de Mme Frossard des Rivières moyennant la somme de 37 000 F. La propriété située en centre ville, à proximité de la Loire, comprend deux lots.
Il est décidé que la maison avec jardin en terrasse sur le fleuve héberge la sous-préfecture pour un montant d’aménagement de 30 400 F, et qu’à la place du jardin indépendant, séparé de cette maison par une rue, s’étendant vers le centre ville et jouxtant à son extrémité la prison nouvellement érigée, soient construits le tribunal de Cosne pour la somme de 105 000 F et la caserne de gendarmerie pour 71 500 F.
Le projet est mené par Pierre Paillard, architecte départemental, qui a réalisé préalablement les tribunaux de Château-Chinon et Clamecy.
Le chantier du palais de justice début le 24 août 1861 et l’équipement est inauguré en juin 1864, en présence de Claude Alphonse Delangle, ex ministre de la Justice et vice-président du Sénat.

Symbolisant la justice et l’autorité, l’édifice présente des proportions monumentales et s’élève sur trois niveaux. Le 1er étage accueille le tribunal de 1ère instance et la justice de paix qui seront remplacés en 1958 par le tribunal d’instance. Une salle des pas perdus et un remarquable escalier en pierre les précèdent.
De style néo-Louis XIII, il réunit de nombreuses caractéristiques relatives à ce courant architectural : mixité des matériaux employés (brique, pierre, ardoise), présence de lucarnes, toiture pentue, jambes et chaînages en pierre de taille.

Le tribunal a abrité un temps le musée, entre 1971 et 1990 et la bibliothèque municipale de 1976 à 2009.

De Palais de justice à Palais de Loire
En 2009, la réforme de la carte judiciaire a pour conséquence la fermeture du tribunal. La ville lance en janvier 2016, le projet de rénovation/reconversion de l’équipement pour en faire un lieu multifonctions sur 860 m2.
Après de nombreux aléas de chantier, l’équipement ouvre ses portes en 2019 pour abriter, en rez-de-chaussée, le hall d’entrée, l’office de tourisme et une salle multifonctionnelle, au premier étage une salle polyvalente dans l’ancienne salle d’audience, une salle de réunion accompagnée de cinq bureaux, et au deuxième étage une grande salle de spectacle d’une capacité de 300 personnes, accessible par un ascenseur ou l’escalier extérieur vitré, et un belvédère pour observer la Loire.
Il s’agit d’un projet réalisé par l’architecte berruyer Christian Gimonet.