Sur la place de l'Hôtel de Ville datant du XVIIIe siècle, l'ancienne gendarmerie-centre de secours, témoignage du XIXe siècle, a été restructurée et agrandie par l'ajout d'un bâtiment d'accueil, dans le but d'abriter la collection du musée Grasset.

Parti architectural

Le hall d'accueil renvoie aux espaces monumentaux du XIXe siècle, symbolisés par un mur fronton massif de pierres appareillées. Au delà d'une paroi vitrée et galbée qui conduit à ce hall, deux massifs parallèles invitent les visiteurs à pénétrer dans cet espace de circulation et de services. Un mur en béton destiné à recevoir des oeuvres de grand format lui fait face. Dans ce hall, le cavalier de Haly en faïence de Nevers, dit "Saint Hubert équestre", apparaît comme l'objet emblématique du musée. Le parcours du musée est rendu fluide par le percement systématique des murs de refend en extrémité permettant l'exploitation des salles en successions d'alvéoles, rappelant par leur volume les pièces des cabinets de curiosité du XIXe siècle.

Muséographie

Le concept muséographique s'inspire de la nature même des collections thématiques regroupées à l'intérieur de vitrines plus ou moins vastes et traitées en accumulation. Les dispositifs muséographiques sont choisis dans un esprit minimaliste, conforté dans l'utilisation de matériaux bruts jouant sur le contraste verre, acier et bois. Les murs et les plafonds sont traités de manière homogène. Un appareillage fournit un éclairage indirect de l'ensemble des salles, tandis que des éclairages ponctuels régulés par des curseurs favorisent la mise en valeur des oeuvres. Des stores translucides offrent aux visiteurs une vision du paysage nivernais comme figé dans le temps. En contrepoint, l'éclairage dégressif des salles voûtées opère la distanciation nécessaire avec les cultures extra-européennes ou éloignées dans le temps, tels l'Egypte, l'Assyrie ou la Grèce. Une signalétique discrète oriente le visiteur dans son parcours. A chaque niveau, un panneau de synthèse traduit l'état d'esprit de l'homme occidental du XIXe siècle au regard de ces cultures et de son propre passé. A mi-chemin entre le musée de société et le musée des Beaux-Arts, le musée Grasset renoue avec la grande tradition du XIXe siècle.

(William Saadé - CAUE 58)